Si vous aussi, vous pensez que nouveau cadre de reporting rime avec nouveaux indicateurs et nouvelles méthodologies de calcul, rassurez-vous : vous n’êtes pas seul ! Lorsque la CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive) est entrée en vigueur en janvier 2024, le premier réflexe des entreprises soumises a été de compter le nombre d’indicateurs qu’elle exigeait de produire.
Résultat des courses, une liste de plus de mille points de donnée qui donnent le vertige. Et pourtant, en réalité seuls 30% de ces points de donnée sont réellement des indicateurs - et vous n’aurez à en publier qu’une infime partie dans votre rapport ! Pas de raison de paniquer donc. Découvrons ensemble ce qui se cache réellement derrière ces indicateurs de la CSRD.
Qu’est-ce qu’un indicateur pour la CSRD ?
Point de donnée : indicateur ou pas indicateur - telle est la question.
La définition de ce qu’est un indicateur dans la CSRD n’est pas toujours très claire, notamment à cause des abus de langage et d’une traduction hâtive des concepts. Remettons d’abord les points sur les i : qu’est-ce qu’un indicateur pour la CSRD ?
Les datapoints (points de donnée) de la CSRD
Comme vous le savez déjà (et si vous ne le savez pas, nous vous conseillons cet excellent article), la CSRD est organisée en paragraphes, appelés DR (pour Disclosure Requirements), eux-même organisés en DP (pour DataPoint, ou point de donnée).
Cette organisation donne à la directive une architecture claire et compréhensible, dans laquelle il est aisé de naviguer et de se repérer.
Concrètement, un point de donnée est une information unitaire à publier dans son rapport CSRD. Ce sont ces points de donnée qui sont au nombre de 1000+. Ils sont répartis en points de donnée narratifs - vous demandant de répondre par une phrase ou un mot, et en points de donnée quantitatifs - exigeant de produire un nombre. Pour généraliser, il est courant d’utiliser le terme indicateurs pour parler de ces DP, aussi bien pour les informations narratives que quantitatives.
La notion de point de donnée narratif
Un point de donnée narratif est une exigence de la CSRD qui vous demande de produire un texte pour y répondre.
Cela peut être la description d’une politique en place dans votre entreprises, l’explication des actions que vous avez réalisé pour diminuer votre impact environnemental, ou encore une mise en contexte permettant de mieux comprendre votre performance sur un sujet social.
Ces points de donnée narratifs correspondent à plus de 2 tiers des points de donnée de la CSRD, et sont soumis à une analyse de double matérialité pour que vous ne publiez que ceux pertinents pour votre entreprise.
La notion d’indicateur quantitatif
Un petit tiers des points de donnée de la CSRD sont des métriques - des indicateurs quantitatifs, pour lesquels on attend une réponse chiffrée.
Ces indicateurs, présents dans toutes les catégories - environnementales, sociales, de gouvernance, peuvent être des témoins de votre consommation d’eau ou d’énergie, du nombre d’employés de votre entreprise, ou encore des montants financiers alloués à des plans d’action.
Ces indicateurs quantitatifs sont, comme les narratifs, soumis à une analyse de double matérialité pour que vous concentriez vos efforts sur ceux qui correspondent vraiment à vos impacts.
Dans la suite de cet article, nous utiliserons le terme “indicateurs” pour parler uniquement des indicateurs quantitatifs.
Les indicateurs environnementaux de la CSRD
Maintenant que nous avons clarifié ce qu’est un indicateurs dans la CSRD, plongeons dans le coeur du sujet : quels sont ces indicateurs.
Des indicateurs incontournables…
Impossible de penser sa stratégie RSE sans mesurer son impact environnemental. C’est pourquoi la CSRD vous demande de publier des indicateurs environnementaux très classiques, aussi bien sur le climat, la gestion de l’eau ou la production de déchets. Parmi ces indicateurs, on retrouve notamment :
- Vos émissions de GES - Scope 1, 2 et 3
- Votre consommation d’énergie - par typologie de source
- Votre consommation, vos rejets et vos stockages d’eau
- Votre quantité de déchets produits, et notamment la quantité recyclée.
Aucune surprise pour les entreprises qui se sont lancées dans une démarche RSE depuis plusieurs années. Il s’agit d’ailleurs des indicateurs que l’on retrouve dans la majorité des référentiels et labels environnementaux.
… et des indicateurs plus spécifiques, mais tout aussi importants !
Parmi les indicateurs environnementaux de la CSRD, certains sont moins bien maîtrisés par les entreprises, bien qu’ils soient clé pour prouver la crédibilité de votre démarche. Voici notre top 5 des indicateurs les moins publiés dans les premiers rapports :
- les effets financiers anticipés des risques climatiques ou autre sur la performance de l’entreprise
- les provisions monétaires de l’entreprise pour remédiation de ses impacts négatifs (dépollution, restauration d’un écosystème…)
- le changement d’affectation des sols lié aux opérations de l’entreprise durant l’année de reporting
- la durée de vie attendue de vos produits par rapport à la durée de vie moyenne des produits similaires sur le marché
- l’intensité hydrique de vos opérations.
La Commission Européenne a bien en tête la difficulté que peuvent représenter ces indicateurs pour les entreprises soumises à la CSRD, c’est pourquoi elle laisse une période de transition de plusieurs années aux entreprises pour commencer à les publier.
Les indicateurs sociaux de la CSRD
Les indicateurs sociaux sont souvent les plus faciles à produire pour les entreprises se lançant dans la démarche, à la fois car ils sont plus pragmatiques et qu’ils sont souvent déjà suivis par les équipes RH.
Décrivez vos employés dans la CSRD
Des nombreux indicateurs de la CSRD sont liés à la description de vos effectifs, et des impacts positifs et négatifs que vous avez sur eux :
- Nombre d’employés - par genre, par âge, par pays, par type de contrat
- Taux d’accidents du travail
- Pourcentage de travailleurs handicapés au sein de l’effectif
- Ecart salarial hommes-femmes
- Taux de rotation du personnel
- Nombre moyen d’heures de formation par personne
Autant d’indicateurs classiques, qu’il est plus ou moins facile de compiler en fonction des spécificités de votre entreprise.
Quelle est la notion de non-employé ?
La CSRD introduit une notion toute particulière, celle des non-employés. Il s’agit des personnes qui travaillent pour vous à plein temps mais avec lesquelles vous n’avez pas de contrat de travail à proprement parler. Il peut s’agir de freelances ou de pesonnes mises à disposition par des entreprises d’emploi.
Les indicateurs de la CSRD associés aux non-employés peuvent paraître inhabituels pour de nombreuses entreprise, puisqu’il s’agit de comptabiliser leur nombre, mais aussi l’étendue de leurs droits en matière de protection sociale et de conditions de travail - données auxquelles les entreprises n’ont pas toujours un accès direct.
Des indicateurs concernant les parties prenantes externes
D’autres parties prenantes externes à votre entreprises ont aussi des indicateurs dédiés. C’est le cas notamment :
- des travailleurs dans votre chaîne de valeur, pour lesquels la CSRD vous propose de compiler des indicateurs santé-sécurité
- des clients et utilisateurs de vos produits, pour lesquels vous pouvez présenter le nombre de plaintes reçues suite à l’utilisation de vos produits et services.
Les indicateurs généraux de la CSRD
En plus des indicateurs environnementaux et sociaux, la CSRD propose d’autres indicateurs pour présenter votre entreprise et ses relations business.
Décrivez votre organisation
Avant de plonger dans les sujets ESG, il est important de bien présenter votre entreprise : activités, produits clés, organisation interne… Pour tout cela, la CSRD vous impose de mettre en avant un certain nombre d’indicateurs, comme votre chiffre d’affaires sur l’année, et plus particulièrement votre chiffre d’affaire provenant de secteurs à fort impact climatique, ou comme le ratio de parité au sein de vos organes de gouvernance (conseil d’administration, COMEX…).
Patte blanche sur l’éthique
Un détour maintenant vers les indicateurs de Gouvernance. La CSRD exige de nombreux indicateurs sur la conduite des affaires aux entreprises soumises, de concert avec les demandes des parties prenantes et les réglementations nationales en vigueur.
Ainsi, on attent que vous publiez :
- Le nombre de cas de violations des droits de l’homme déclarés pendant l’année
- Le nombre de cas de corruption et de conflits d’intérêt déclarés, et les amendes associées
- Le nombre d’heures de formation de prévention de la corruption pour les fonctions à risque de l’entreprise
- Le montant des activités de lobbying financées pendant l’exercice
Autant d’indicateurs permettant de comprendre l’étendue des engagements éthiques de votre entreprise.
Parlez de la relation avec vos fournisseurs
Enfin, la CSRD propose des indicateurs pour décrire vos relations avec vos fournisseurs, et notamment assurer que les petits fournisseurs sont correctement payés par les plus grandes entreprises clientes. De fait, les ESRS proposent d’expliciter vos pratiques de paiement standard par type de fournisseur (en nombre de jours), et d’indiquer le pourcentage de ces standards qui sont respectés. Le cas échéant, la CSRD exige que vous publiez les amendes versées pour des retards de paiements de vos fournisseurs.
Conclusion
Au sein de la CSRD, on compte près de 200 indicateurs quantitatifs que les entreprises doivent publier dans leur rapport. Néanmoins, tous ces indicateurs ne sont pas à publier par toutes les entreprises. En effet, l’analyse de double matérialité réalisée en amont de l’exercice de production du rapport permet de faire un tri, et de ne retenir que les indicateurs pertinents pour vous.
Chez Kiosk, nous vous mettons à disposition les 50 premiers indicateurs de la CSRD pour comprendre plus en détail ces indicateurs. Contactez-nous pour obtenir la liste complète !
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Trouvez les réponses aux questions courantes sur la CSRD et sur Kiosk
La CSRD ou Corporate Sustainability Reporting Directive est la nouvelle directive européenne qui a pour but d'imposer et de mieux encadrer les rapports de durabilité des entreprises.
Elle rend les entreprises plus transparentes, grâce à des normes de rapports ESG standardisées appelées ESRS (European Sustainability Reporting Standards)
L’application de la Corporate Sustainability Reporting Directive est progressive. Voici un tableau récapitulatif.
| Année d’entrée en vigueur | Entreprises impactées | Standard |
|---|---|---|
| 2025 (sur l’exercice 2024) | Grandes entreprises cotées de plus de 500 salariés | ESRS |
| 2026 (sur l’exercice 2025) | Autres grandes entreprises de plus de 1000 salariés | ESRS |
| 2028 (sur l’exercice 2027) | Autres grandes entreprises de moins de 1000 salariés | VSME |
| 2029 (sur l’exercice 2028) | PME cotées en bourse | VSME |
| 2029 (sur l’exercice 2028) | Entreprises non européennes réalisant au moins 450M€ de CA sur le marché européen | ESRS |
Vous souhaitez savoir à partir de quand votre entreprise est impactée ? Utilisez notre outil de veille réglementaire pour le découvrir.
Le projet de loi « omnibus » est une récente initiative de la Commission européenne visant à réduire le périmètre de la directive CSRD.Elle propose notamment de relever les seuils d'application : seules les entreprises de plus de 1 000 salariés seraient concernées, contre 250 précédemment.
Elle favorise l’adoption du référentiel VSME pour alléger la charge de reporting des PME & ETI.
Le VSME (Voluntary Sustainability Reporting Standard for non-listed SMEs) est une norme volontaire européenne conçue pour aider les petites et moyennes entreprises (PME) non cotées à structurer et communiquer leurs initiatives en matière de durabilité.Élaborée par l'EFRAG, cette norme offre un cadre allégé en comparaison aux normes ESRS, couvrant les aspects ESG.Elle permet notamment de :
- Harmoniser les pratiques de reporting durable en Europe
- Faciliter la réponse aux attentes des partenaires commerciaux
- Améliorer l’accès aux financements responsables
Elle vise à harmoniser les pratiques de reporting durable, à faciliter la réponse aux attentes des partenaires commerciaux et à améliorer l'accès aux financements responsables. Bien que non obligatoire, l'adoption du VSME permet aux PME de démontrer leur engagement envers la durabilité et d'anticiper les évolutions réglementaires futures
Pour se mettre en conformité avec la directive CSRD, les étapes suivants sont recommandées :
- Réalisez les étapes préliminaires à la CSRD
Ces étapes sont l’analyse de double matérialité et l’analyse d’écart. Elles vous permettront de comprendre quels sont les enjeux, impacts, risques et opportunités matériels pour votre entreprise. Elles vous permettront également de rédiger une feuille de route à partir de ce que vous avez déjà réalisé.
Découvrez notre article sur la double matérialité ici.
- Compilez vos données et produisez vos indicateurs
La centralisation des données de durabilité est essentielle pour votre mise en conformité. Notamment pour faciliter la compréhension et la cohérence lors de la production d’indicateurs quantitatifs.
- Produisez votre rapport détaillé au format XHTML avec des balises XBRL
Grâce à ses technologies de tagging et de visualisation, Kiosk garantit un très haut niveau de cohérence.
Retrouvez ici notre article sur le balisage XBRL.
- Auditez vos données
Au terme de ces étapes, votre rapport de durabilité est prêt à être audité par un Organisme tiers indépendant (OTI).
Kiosk accompagne votre entrée en conformité tout au long de ce processus. Pour plus d’informations sur ces étapes, nous vous invitons à prendre contact avec notre équipe.
La mise en conformité CSRD requiert aux entreprises :
- la compréhension des 12 ESRS et 82 disclosure requirements
- la collecte de plus de 1 000 points de données
- le calcul de 50-147 indicateurs quantitatifs
- le balisage de 4 000 éléments dans le rapport final
Kiosk est un logiciel qui permet aux entreprises de gagner 5 mois sur la préparation de leur rapport CSRD en automatisant les étapes les plus chronophages.
- Tout d’abord, la sécurité de vos données est notre priorité.
- Toutes les données sont stockées en France, à Paris, via notre hébergeur français.
- Lors du transit, vos données sont chiffrées en SSL/TLS du navigateur de l’utilisateur vers nos serveurs garantissant la sécurité des communications.
- Les données sont également chiffrées au repos, aussi bien sur la base de données que sur le stockage de fichiers, protégeant les données en cas de fuite ou de tentative de vol.
- Les équipes techniques de Kiosk sont les seules à pouvoir accéder à vos données.
- Kiosk est en cours de certification ISO27001.
- Notre support technique est disponible 24h/24, 7j/7.